Escalade "La Jonte"

Départ programmé le mercredi soir à 18h au parking de Darty Ollioules. C’était sans compter l’afflux de Toulonnais se ruant aux centres commerciaux anticipant le jour férié ou encore ceux rentrant chez eux après une dure journée de travail. Avec 4 à 5 heures de route pour aller à La Jonte on n’était pas à 5 minutes près, mais, à près de trois quarts d’heure de retard sur le départ, on n’était pas arrivé. Ça commence à être long surtout pour René qui conduisait et que j’étais parti 30 minutes en avance pour anticiper le mouvement. Finalement, nous sommes arrivés vers minuit au bivouac grâce à une impressionnante performance d’endurance de René. Un petit montage de tente à la frontale, un petit dîner et nous voilà couchés pour arriver en forme au pied des voies le lendemain ! Si l’on ne se fait pas réveiller par un sanglier hurlant ou une autre espèce encore non répertoriée.

Le lendemain, jeudi, nous entamons ce long week-end de grimpe. Parmi les voies à faire en priorité ce week-end : le « Bitard » ou encore le « Jardin enchanté » sont sur notre liste de souhait. Arrivé vers 10h-11h nous découvrons les voies et les nombreux grimpeurs scotchés aux falaises, aux relais et mêmes au pied des voies ! Nous découvrons au fur et à mesure qu’une file d’attente se trouve quasiment au pied de chaque voie et évidemment au pied du « Bitard », incontournable rendez-vous des grimpeurs, qu’il soit de Rennes, de Marseille ou de Montpelier. À ce moment on a compris, il faudra venir plus tôt les jours suivants ! Après avoir fait tous les secteurs de la Jonte un par un et dans l’ordre : « Le Révérend »,  la « Roche décollée », la « Diagonale du gogol », le « Bitard »… Nous arrivons au secteur « Fusée » déserté par les grimpeurs, on y trouve du 5, mais principalement du 6 dans les voies avec « Gallo loco » et « Julie la frousse ». C’est avec enthousiasme que l’on se dirige vers « Gallo loco » qui semble bien sympathique, du coup je propose de la faire en tête.

C’est une voie avec une longueur en 5a puis 3 longueurs en 6a avec une difficulté constante, mais qu’il faut arriver à tenir dans la durée. Les longueurs sont très engagées avec une traversée,

une cheminée et un relais sous un toit qui donne le vertige.

La dernière longueur réserve aussi une bonne surprise et clôture très bien la voie. Ce sera malheureusement la seule grande voie de la journée, on s’est ensuite retrouvé dans le secteur à couenne du « Jardin enchanté ». Après quelques longueurs nous sommes repartis au bivouac pour nous préparer à nous lever plus tôt le lendemain. Arrivés au sommet, la voie se descend en deux rappels.

Petite expérience personnelle : ne pas prendre des chaussons trop serrés pour faire de la grande voie sinon vos pieds vous feront mal à partir du premier jour. Vous vous retrouverez avec le pied affaiblis et/ou avec des chaussures de rando au pied pour finir la journée ! Pas terrible =)

Le vendredi, la pluie c’est invitée à notre sortie, c’était plus ou moins prévu, mais c’est toujours un peu ennuyeux. Heureusement nous ne sommes pas restés à déprimer au bivouac grâce à Charlotte qui a proposé la visite de la grotte de « Dargilan ». La visite dure entre 1h30 et 2h et si vous passez par Dargilan je vous conseille de la visiter, car elle est magnifique ! Une petite rando sous la pluie dans l’après-midi nous revigore, on se dit que demain il fera beau toute la journée, c’est en tout cas ce que dit la météo…

Le samedi matin le ciel est légèrement couvert, mais on peut dire qu’il fait relativement beau. Nous sommes arrivés à 8h aux parkings et on n’était pas les seuls, comme si tous les grimpeurs c’étaient donnés rendez-vous à la même heure, mais, mais que voyons-nous en levant la tête sur les falaises ?! Des grimpeurs déjà dans la deuxième longueur du Bitard et d’autres encore sur Julie la frousse. On s’est demandé s’ils n’étaient pas restés dormir dans la voie le vendredi soir ! On c’est quand même dirigé au pied des voies à pas rapide, doublant un groupe un peu indécis (héhé) et nous sommes arrivés à « Plaisir de cocagne » où déjà une cordée de trois se préparait à partir, nous nous mettons alors à la suite, résignés à patienter. De même qu’à « Gallo loco » la voie est engagée, moins difficile, mais impressionnante surtout lors du rétablissement sur l’arrête avant d’arriver au deuxième relais!

Le rappel lui est aussi impressionnant. Nous l’avons fait dans la voie d’à côté, à droite comme l’a suggéré René afin de ne pas gêner les personnes engagées dans la voie juste derrière nous. Il est plus de 2h et un nous prenons un bon repas bien est mérité. Nous enchaînons ensuite le Bitard où la file d’attente a fondu et cette fois c’est Charlotte qui monte en tête. Le vent souffle beaucoup et les quelques éclaircies peinent à nous réchauffer, mais qu’à cela ne tienne, ce n’est pas un peu de vent qui va nous faire peur ! À l’unanimité la troisième et la quatrième longueur sont les plus belles et la terrasse en haut de la voie permet de se poser à l’abri du vent, un spot agréable et magnifique d’où l’on peut voir quasiment toutes les falaises de la Jonte. On peut aussi observer les Vautours fauves de très près, jusque-là ils n’étaient pas cités dans le compte rendu, mais à la Jonte, ils sont toujours présents au-dessus de nos têtes, omniprésents, comme s’ils aimaient la présence des hommes. Ou alors ils nous observent attendant quelque chose…

Le dimanche a été plus soft et a été l’occasion de jouer dans le « Jardin enchanté » avec les licornes et les elfes des falaises, à louvoyer parmi des fleurs blanches, ces dernières étant logées dans les bacs à l’abri du vent (mis à part les elfes et les licornes, tout est vrai, et nous n’avons pas fumé avant de grimper). C’est une voie elle aussi bien sympathique, mais attention au relais en haut de la voie, un rétablissement se fait avec un plat principalement composé de terre et de cailloux posés à même le sol et sur le bord, donc dans cet état il vaut mieux éviter de descendre en rappel dans la voie.

Nous décidons alors d’effectuer une traversée le long de la falaise pour descendre dans la ligne de rappel utilisée jeudi. Enfin, pour finir ce week-end en beauté, René, Charlotte et moi décidons de faire la « Diagonale du gogol » dans ces 3 premières longueurs. C’est là qu’on se fait alpaguer par des petits oiseaux qui passent près de nous à quelques mètres de distance, la curiosité peut-être. Le paysage est magnifique sur la diagonale, calés en dessous d’un énorme bloc de pierre qui nous fait de l’ombre. Nous nous dirigeons ensuite sur le promontoire situé entre la diagonale et la Roche décollée pour avoir une meilleure vue sur la suite de la voie. Malheureusement, nos chaussons commencent à nous faire mal aux pieds à Charlotte et à moi, ça fait depuis le premier jour que je suis obligé d’enlever mes chaussons à chaque relais pour pouvoir tenir jusqu’au bout des voies. Finalement on ne s’engagera pas dans le 6a+ qui suit, tous d’accord que l’on avait déjà bien grimpé durant 4 jours. Nous descendons alors ce bout de roche en direction du « Cirque des vases » vers la face opposée à la Diagonale du gogol en empruntant une « Via cordata »  sur une descente un peu raide et glissante. Par chance nous arrivons à un rappel qui nous fait descendre en mode escalade-spéléo. Le seul rappel à faire d’ailleurs, ce qui est bon à savoir, la descente fut rapide.

Finalement, nous terminons par une petite marche pour avoir du recul sur les exploits accomplis pendant le week-end et pour voir les derniers grimpeurs escalader les voies avant de rentrer sur Toulon par le chemin des écoliers (Mont Aigoual).